Si vous n'allez pas à Rome dimanche assister à la canonisation de Jean XXIII et Jean Paul II, revoyez L'ora di religione de Bellocchio (2002). En 1965, il tourne son premier long métrage, Les Poings dans les poches. Il n'a jamais arrêté depuis.
En français, cela donne
Le Sourire de ma mère. Pendant que le reste de sa famille attend d’être reçu par le pape, Ernesto (Sergio Castellitto) conduit son fils à l’école. Près de la porte d'entrée, un drapeau européen (l’avenir pour son fils et la seule profession de foi du cinéaste). Ernesto cherche à
aimer une femme, non pas le genre humain (cette idée traverse toute l'œuvre de Bellocchio). Preuve par la vie que l'on mène, ou le film que l'on réalise, que l'on est encore en vie. L'acceptation de la maladie par les catholiques est au cœur du film. Pour Ernesto, une aberration. Lui est prêt à se battre en duel pour pouvoir continuer à penser et à rire.
Il Regista di matrimoni. Un metteur en scène fatigué (Castellitto à nouveau) se retrouve en Sicile. Là, on lui demande de filmer le mariage d’une jeune princesse, dont il tombe amoureux. Il devait tourner à Rome une adaptation des
Fiancés de Manzoni, quand il a décidé de tout arrêter. Il retrouve sur une plage un confrère cinéaste que l'on croit mort : on ne peut plus vivre dans ce monde-ci, donc on ne peut plus créer. Ce point n'a pas retenu l’attention des critiques. La reconnaissance du public va aux morts (et encore…). Un film désabusé et drôle.