Images/Signes

On sait depuis l’Antiquité qu’il y a signe lorsque aliquid stat pro aliquo, c’est-à-dire lorsqu’une chose est mise pour quelque chose d'"autre". Or, c’est ce principe même d’altérité qu’exhibe et en même temps remet en cause le principe de ressemblance évoqué plus haut et attribué à l’image.

En effet, si l’image ressemble, elle n’est pas, elle est bien là pour quelque chose d’autre qu’elle-même, donc elle est signe. Mais en même temps, puisqu’elle ressemble, on attend d’elle non plus seulement un rapport de similitude mais d’identique. De la reconnaissance du comme, on passe au désir du même. C’est ce que révèle la crainte que l’on a de l’image qui peut être fausse et donc manipulatrice : cette crainte vient du constat – et du regret – que l’image ne se confond pas, n’est pas, ce qu’elle représente, n’est pas "vraie" et en conséquence, on la déclare trompeuse et manipulatrice.

C’est pourquoi nous voudrions insister sur le fait qu’initier des élèves à l’étude du contenu des images et de ses modalités de fabrication et de composition ne suffit pas pour comprendre leur fonctionnement ; cette étude doit être mise en relation avec la prise de conscience du type d’attente que nous avons de l’image étudiée.