Conclusion

Il faut que l’on ait un discours fort sur les valeurs auxquelles on tient collectivement. De quelle société voulons-nous – étant entendu qu'il s'agit de sociétés ayant des dynamiques diverses dans des contextes divers ? Les langues peuvent-elles faire partie d'un projet éducatif ambitieux tenant compte de ces valeurs ? Ou sont-ce de simples auxiliaires pour les individus, les entreprises, le commerce international ? C'est l’enjeu fondamental.

Dans la plupart des systèmes éducatifs, on s'interroge actuellement sur la façon de revoir les curricula, d'intégrer des publics en difficulté. On entend dire un peu partout, notamment du côté des politiques, que l’éducation, la formation des générations à venir, c’est "ce qui compte", ce qu’il faut mettre sur le tapis… Et bien, allons-y !

Mais il ne faut pas se tromper de positionnement. Il faut dire ce que l'on attend des langues, sortir d'une vision instrumentalisée de l'apprentissage des langues, pour se réinterroger sur ce qui a été très longtemps leur fonction formatrice. Cet aspect a été critiqué, remis en cause au nom de leur utilité, des besoins langagiers, d'utilisation effective des langues, mais il me semble que l'on est allé un peu loin dans le retour du pendule et qu'il faudrait s'interroger sur des formes d’équilibre différentes.

(Entretien réalisé à Paris le 05/05/10)

Références bibliographiques : "Diversité des plurilinguismes et formes de l'éducation plurilingue et interculturelle", Daniel Coste, mars 2010. (télécharger) ; "Propositions pour une éducation au plurilinguisme en contexte scolaire", document de travail coordonné par Véronique Castellotti, Daniel Coste et Jean Duverger, mars 2008. (télécharger)